| | Les histoires de marraine Odile | |
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Evelyne Admin

Nombre de messages : 364 Age : 67 Localisation : Floreffe (près de Namur) Belgique Date d'inscription : 10/01/2007
 | Sujet: Les histoires de marraine Odile Sam 25 Oct - 12:19 | |
| Il était une fois … dans notre belle région d’Ardennes, une mamy très gentille, un peu seule mais à qui trois petits enfants, Martial, Jeannette et Laurence rendaient visite régulièrement. Ils étaient son rayon de soleil de la journée … et pour ces enfants, elle était une oreille toujours prête à les écouter et une mémoire à chaque fois enchantée de leur raconter des souvenirs chers à son cœur.
La fête de la Toussaint venait d’avoir lieu. Le cimetière près duquel habitait Madame Odile était tout beau. Sur les tombes, les potées de chrysanthèmes multicolores murmuraient au rythme du vent : - Je pense à toi … Je ne l’oublie pas … Comme j’ai de la peine que tu ne sois plus à mes côtés, même si tu m’entends toujours !
Nos amis Martial, Jeannette et Laurence se retrouvèrent chez Madame Odile. Elle était assise dans son vieux fauteuil. Elle semblait endormie dans ses pensées. Lorsque les enfants pénétrèrent, elle tourna la tête vers eux et leur dit, en guise de bonjour : - Merci de venir parler avec moi. Vous êtes mon sourire en ce temps de Toussaint !
Chacun vint embrasser la sympathique grand-mère. Martial s’assit tout près du buffet sur lequel reposait une coquille Saint-Jacques. Elle semblait vieillie par le temps ! Le garçon risqua une question qui lui trottait en tête depuis des semaines : - Marraine Odile, quand j’entre chez vous, j’ai toujours envie de toucher la coquille que je trouve si belle ! - Passe-la-moi, veux-tu ? dit Marraine Odile. Et tout naturellement, elle approcha la coquille de son oreille pour recevoir d’elle un message.
Et elle se mit à raconter le secret qui remontait à sa mémoire … - Cette coquille porte en elle toute une histoire ! J’étais jeune mariée, Jacques, mon époux, avait fait un rêve qu’il voulait réaliser avec moi : aller tous deux en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle pour notre tour de noce. A l’époque, nous étions jeunes et aimions marcher côte à côte. Dès que nous en avons eu la possibilité, nous nous sommes mis en route, sac au dos, bâton à la main, quelques vêtements de rechange. Guidés par notre foi, entraînés par notre amour l’un envers l’autre. Au bout de six semaines, nous sommes arrivés à Saint-Jacques. Au cours de la messe célébrée dans la basilique, je fus frappée par une Parole de la Bible que le prêtre commentait. C’était une courte prière que le jeune roi Salomon avait adressée à Dieu : Donne-moi, Seigneur, un cœur qui écoute ! 1Rois 3,9 Ce jour-là, je me suis dit que cette Parole était pour moi ! La prière de Salomon est tombée dans mes oreilles et s’est gravée dans mon cœur pour toujours. Avant de repartir par le train, nous nous sommes rendus vers la mer et nous avons emporté deux coquilles, une pour mon mari et l’autre pour moi. Rentrés à la maison, nous avons déposé sur ce meuble les deux coquilles comme deux cadeaux précieux. Elle nous disaient : - Jacques, écoute Odile ! C’est le secret du bonheur entre vous ! - Odile, écoute Jacques ! C’est le secret du bonheur entre vous ! Quand Jacques partait pour son travail, je prenais sa coquille, la posais sur mon oreille et je priais à la manière du roi Salomon : Donne-moi, Seigneur, un cœur qui écoute ! Donne-moi d’écouter Jacques ! Lorsqu’il rentrait du travail, je l’écoutais volontiers. Avant de dormir, j’aimais l’entendre me raconter ses projets. L’écoute ne m’a jamais fatiguée. Jacques s’en est allé pour un long pèlerinage éternel … emportant sa coquille. C’est Dieu maintenant qui l’écoute pour toujours …
Les enfants étaient émus. Martial regardait la coquille qui restait seule sur le buffet. Il se retira sur la pointe des pieds après avoir embrassé Odile pour la remercier du secret partagé.
Extrait de la méthode de Profession de Foi, du diocèse de Namur : "Un vrai partage" | |
|  | | Evelyne Admin

Nombre de messages : 364 Age : 67 Localisation : Floreffe (près de Namur) Belgique Date d'inscription : 10/01/2007
 | Sujet: Re: Les histoires de marraine Odile Dim 16 Nov - 23:10 | |
| C’était une après quatre heures de décembre bien froid. Dehors, il neigeait et la nuit tombait déjà. Marraine Odile se tenait près du poêle qui chauffait fort. Elle avait décoré un petit sapin avec simplicité et beaucoup de doigté. Tout à coup la porte s’ouvrit et nos amis Martial, Jeannette et Laurence entrèrent trempés, frigorifiés et tout excités par la première neige. Marraine Odile était occupée à broder une petite nappe aux fins points de tige. Elle semblait triste mais elle sourit lorsque les enfants entrèrent. Le regard des enfants fut attiré d’abord par le sapin. Martial s’exclama : - Oh, marraine Odile, quel joli sapin. L’avez-vous décoré vous-même ? Elle répond : - Oui, chaque année, je décore un sapin pour ceux qui viennent me voir pendant cette période de Noël ! Le sapin me fait penser à tout ceux avec qui j’ai fêté Noël depuis mon enfance. Leurs visages me reviennent à la mémoire. Et, en ce moment, je pense plus spécialement à maman. Elle est partie voilà bien des années … mais j’ai toujours gardé d’elle un cadeau, un petit cadeau. Regardez ! Marraine Odile montre son doigt coiffé d’un dé à coudre - Mon dé à coudre a vieilli avec moi. Il est usé, griffé, de couleur sale. Mais j’y tiens beaucoup. - Quelle est son histoire ?, intervient Laurence qui avait été touchée au cœur en voyant le petit objet. - Son histoire ? Je n’ai pas été à l’école bien longtemps. Comme c’était la coutume en ce temps là, j’ai fait deux ans après l’école primaire. Un quatrième degré avec sœur Mathilde. Et pour Noël, maman m’a offert ce dé pour m’encourager à bien apprendre à coudre. Il était alors tout brillant et il m’allait bien au doigt … J’ai appris à le porter pour ne pas me blesser lorsque je piquais l’aiguille dans le tissu. Odile montra à ses petits amis le geste qu’elle avait accompli des milliers de fois avec son dé. - Ce dé m’a accompagnée durant de très longues années. Il était toujours là sur le buffet prêt à l’usage lorsque je devais recoudre un bouton … et Dieu sait si j’en ai recousu des centaines dans ma vie, pour Jacques, pour les enfants, mais aussi pour des petits comme vous qui venaient d’en perdre un et n’osaient pas rentrer à la maison de peur de se faire gronder ! Si mon dé pouvait parler … j’en ai réparé des doublures de vêtements ! J’en ai recousu des ourlets de jupes et des bords de pantalons. Avec mon dé, j’ai fait des milliers de points de croix comme cette petite nappe que je compte offrir à ma filleule comme cadeau de Noël. Que de sourires, de baisers, de mercis, de gestes d’amitié j’ai reçu, une fois le travail accompli. Le dé et moi, nous avons vieilli ensemble. D’ailleurs, il est usé comme mon visage de bonne-maman ! Laurence était très émue, elle dit simplement : - Marraine Odile, je peux passer votre dé à mon doigt ? Elle avait hâte de sentir sur son petit doigt ce vieux dé à coudre qui avait rendu tant de coup de main sans le dire ! Et de demander : - Marraine Odile, à quoi pensez-vous en regardant votre vieux dé ? Avec son plus beau sourire, Odile a dit cette parole que les enfants ont reçue comme cadeau : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ! | |
|  | | Evelyne Admin

Nombre de messages : 364 Age : 67 Localisation : Floreffe (près de Namur) Belgique Date d'inscription : 10/01/2007
 | Sujet: Re: Les histoires de marraine Odile Mer 7 Jan - 12:55 | |
| Les vacances de Noël venaient de se terminer. On avait déjà tiré les Rois. Il faisait sombre, ce mercredi après-midi. Nos trois amis, Laurence, Martial et Jeannette, arrivent chez Marraine Odile. Dans la pièce où elle se tient, il fait presque nuit. En entrant, les trois inséparables ont le regard attiré par la flamme d’une bougie. - Entrez ! entrez !, leur dit-elle. Je m’étais assoupie. Chacun prend la chaise qu’il affectionne. - Marraine Odile, questionne Laurence, vous alllumez souvent la bougie ? - Tous les après-midis d’hiver. J’ai souvent mal aux yeux et la frêle lumière de la bougie suffit à éclairer cette pièce où je me repose le plus souvent. La flamme me tient compagnie. J’aime les ombres qu’elle fait danser sur les murs au gré du souffle du vent. J’ai pris cette habitude depuis qui je suis seule. Jacques venait de mourir : il s’était éteint sans bruit. J’avais le cœur gros. L’ancien curé de la paroisse est venu un après-midi semblable à celui-ci. Un bon curé. Il est venu me voir et m’a donné ce petit bougeoir avec une bougie blanche. Très ému, il m’a simplement dit, car il aimait bien mon mari : « Ce sera une présence pour vous, Odile. » La première fois que j’ai allumé la bougie, on lisait ce dimanche-là l’évangile où Jésus dit :
Je suis la lumière du monde ! Jn 8,12
Depuis lors, cette parole de Jésus est entrée en moi comme une vraie lumière. Chaque fois que j’allume la bougie, je fais un acte de fois et je dis : « Seigneur, tu es ma lumière, ici, chez moi ! Avec toi, je ne suis jamais seule ! ». Et souvent je m’assoupis. Cette après-midi-là, les trois amis sont repartis sur la pointe des pieds en emportant dans leur mémoire le beau visage paisible de Marraine Odile, illuminé par la flamme tout simple … une présence | |
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